La décision de partager son sommeil avec son enfant, communément appelée cododo, est une expérience que nombre de parents choisissent pour renforcer le lien avec leur bébé. Cette pratique, qui consiste à dormir dans le même espace que son enfant, permet non seulement de faciliter les soins nocturnes mais aussi d’apporter une tranquillité d’esprit en sachant son enfant tout près.
Le cododo : définition et modalités
Le cododo, ou sommeil partagé, va bien au-delà d’une simple question de proximité nocturne. Il s’inscrit dans une démarche plus globale de parentalité bienveillante, où les besoins de l’enfant et des parents cohabitent harmonieusement. Les formes que peut prendre le cododo sont diverses : certains parents optent pour un lit bébé attenant au leur, d’autres choisissent de partager le même lit, tandis que d’autres encore préfèrent que l’enfant dorme dans sa propre chambre mais gardent la porte ouverte pour une proximité auditive et émotionnelle.
Dans ma pratique professionnelle, j’ai observé que le choix du cododo se fonde souvent sur le désir d’assurer des tétées nocturnes plus aisées, un réconfort rapide en cas de pleurs, et une sécurité émotionnelle accrue pour l’enfant. Cependant, il est indispensable de respecter certaines précautions pour garantir la sécurité de bébé, comme éviter les couvertures lourdes et veiller à ce que l’espace de couchage soit dégagé.
Les avantages du sommeil partagé pour la famille
Pratiquer le cododo a de multiples avantages tant pour l’enfant que pour les parents. Parmi les bénéfices observés, la simplification des tétées nocturnes est souvent citée par les mères allaitantes. Outre l’aspect pratique, le sommeil partagé favorise une meilleure qualité de sommeil pour tous, grâce à un sentiment de sécurité renforcé pour bébé, qui s’endort souvent plus facilement et se réveille moins fréquemment.
En tant que psychologue pour enfants, j’ai noté que les bébés qui partagent le sommeil de leurs parents semblent bénéficier d’un développement affectif et psychologique positif. Cette proximité nocturne renforce le lien d’attachement, essentiel dans les premiers stades de la vie. Nous avons pu, mon conjoint et moi-même, expérimenter ces bienfaits avec nos propres enfants, Léa et Thomas, qui ont partagé notre chambre les premiers mois de leur vie, chacun suivant un rythme adapté à ses besoins et à son développement.
Cododo : jusqu’à quel âge est-il conseillé de pratiquer ?
La question de la durée du cododo interroge naturellement nombre de parents soucieux du bien-être de leur enfant. Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ainsi que de la Haute Autorité de Santé (HAS) préconisent le cododo, sous forme de sommeil dans la même chambre mais dans des lits séparés, au cours des six premiers mois de vie de l’enfant. Cette recommandation vise principalement à réduire les risques de mort subite du nourrisson.
Passé ce cap, la question de continuer ou non le sommeil partagé se pose en termes d’espace, de confort pour l’enfant et de maintien de l’intimité du couple. Les enfants, dès lors qu’ils commencent à bouger davantage, nécessitent parfois plus d’espace pour dormir en toute sécurité. Il est par ailleurs observé qu’entre 4 et 18 mois, selon la dynamique propre à chaque famille, une transition vers un sommeil plus indépendant se dessine naturellement. Ceci étant, chaque famille doit se sentir libre de choisir la configuration de sommeil qui convient le mieux à ses membres, en respectant toujours la sécurité du couchage.
Préparer une transition douce vers l’autonomie nocturne
Quand vient le moment de transitionner vers un sommeil plus autonome pour l’enfant, plusieurs stratégies douces peuvent être mises en place. Habituer progressivement le bébé à son espace indépendant, par exemple en commençant par des siestes dans son lit dans sa chambre propre, est souvent bénéfique. Instaurer un rituel de coucher peut également aider l’enfant à s’endormir plus sereinement. Ce rituel peut inclure la lecture d’une histoire, des câlins, et l’utilisation d’une veilleuse pour créer un environnement rassurant.
Il est capital de souligner que la température de la chambre et le confort de l’enfant sont également à prendre en compte pour favoriser un sommeil de qualité. Par exemple, concernant l’alimentation nocturne, il convient de veiller à ce que le biberon soit à la température adéquate. Enfin, chaque enfant étant unique, des adaptations personnalisées fondées sur l’observation et l’écoute des réactions de l’enfant face aux changements introduits peuvent s’avérer nécessaires.
En résumé, le cododo est une pratique enrichissante qui peut considérablement améliorer la qualité de sommeil et le bien-être général de la famille. Néanmoins, il est primordial de toujours veiller à ce que les conditions de sommeil restent sûres pour l’enfant et de respecter le rythme et les besoins de chacun lors de la transition vers une autonomie nocturne. Entre attachement et autonomie, le parcours de chaque famille reste unique et précieux.
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